jeudi 13 décembre 2007

The constant gardener - Critique

The constant gardener est l'adaptation cinématographique de La Constance du jardinier, un roman signé John Le Carré et publié à la fin de l'année 2000. Ce n'est pas une histoire vraie, mais cela pourrait l'être. Le roman est dédicacé à Yvette Pierpaoli, militante passionnée et bénévole infatigable. En 1999, Yvette Pierpaoli est tuée, à l'âge de 60 ans, ainsi que deux autres travailleurs bénévoles et leur chauffeur, dans un accident de voiture en Albanie.

L'histoire : Dans une région reculée du nord du Kenya, Tessa Quayle, une brillante avocate aussi militante que passionnée, est retrouvée sauvagement assassinée. Le médecin africain qui l'accompagnait est porté disparu, et tout porte à croire qu'il s'agit d'un crime passionnel.
Sandy Woodrow, Sir Bernard Pellegrin et les autres membres du Haut commissariat britannique s'imaginent que l'époux de Tessa, leur discret et modeste collègue, Justin Quayle, ne cherchera pas à prendre l'affaire en main. C'est bien mal le connaître...

The constant gardener nous présente les deux faces de l'Afrique. D'une part des personnes qui luttent pour la survie de ces peuples souvent affamés mais surtout exploités et trompés du fait de leur ignorance, bref les gentils. Et d'autre part le gouvernement, les laboratoires / lobby pharmaceutiques qui sont les menteurs, les trompeurs dans cette histoire. Une histoire qui doit refléter une réalité, si ce n'est la réalité.

Fernando Meirelles raconte : "je suis brésilien et nous fabriquons des médicaments génériques depuis quelques années et, lorsqu'on essaie de fabriquer des produits bon marché, équivalents de médicaments brevetés, on prend très vite conscience de la puissance sidérante du lobby de l'industrie pharmaceutique. J'ai lu pas mal de choses là-dessus ces dernières années - sur le site internet d'Oxfam par exemple - et je me suis rendu compte qu'un film pouvait être une bonne occasion de faire bouger les choses."

Le film est réalisé assez simplement mais avec beaucoup de justesse et d'émotion. On passe parfois un peu vite sur certaines explications, mais la force des images est omniprésente. J'ai été plus d'une fois pris d'une rage terrible en visionnant ce film. Notamment, la scène de l'avion vers la fin lorsqu'un membre de l'équipage - Jonah - oblige Justin Quayle (Ralph Fiennes) à abandonner une petite fille lors d'une attaque.

Jonah : Je suis désolé, je ne peux pas prendre la fille.
Justin Quayle : Je ne la laisse pas !
Jonah : Seulement les bénévoles...
Justin Quayle : Au diable le règlement (...) C'est la vie d'une enfant !
Jonah : Il y en a des milliers d'autres. Je ne peux pas faire d'exception pour elle
Justin Quayle : Mais c'en est une que l'on peut aider. Ici et maintenant !

Que faire dans des situations pareilles ? Aider ou non ?