mercredi 12 décembre 2007

Sacrifier du temps libre pour gagner plus

A force de nous de nous dire que les Français sont fainéants et que c'est parce qu'ils ne travaillent pas assez qu'ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts, on commence à y croire !

6 Français sur 10 déclarent qu'il pourraient sacrifier du temps libre pour gagner davantage. C'est un peu un appel à la fin des 35 heures. Les 35 heures restent une avancée sociale mais ne sont pas une formule applicable de manière aveugle à toutes les entreprises. Cela est un tout autre débat.

Selon un sondage IFOP pour Métro, 63 % des interrogés choisiraient de "gagner plus d'argent mais avoir moins de temps libre" plutôt que d'accepter une baisse de revenus contre du temps libre. Le même taux se dit plutôt favorable à "un assouplissement de la législation (...) afin que des magasins puissent ouvrir le dimanche."

Ces sacrifices pour quoi ? Pour gagner plus et donc dépenser plus... Ou du moins, le peu en plus qu'ils pourraient gagner avec leur RTT en moins. De toute manière, avec moins de temps libre, ils dépenseront moins.

La vraie question n'est pas comment sacrifier des avantages acquis contre de la monnaie sonnante et trébuchante mais plutôt pourquoi sommes-nous aussi peu payés alors que tous les prix, quoi que les instituts de mesure disent, ont augmenté, sauf le prix du travail apparemment. Quelles solutions ? Augmenter les salaires ? Mieux répartir les richesses produites ? Réfreiner la consommation de masse, les produits jetables et les besoins secondaires inutiles ? Diminuer la rémunération des actionnaires et des grands dirigeants ?

Au-delà de ces différentes actions, je suis plutôt pour la possibilité de monétiser les RTT ou la possibilité de travailler le dimanche. Le seul soucis est comment l'employeur pourrait faire jouer ces possibilités et les transformer en obligation de travail... C'est ce qui arrivent malheureusement souvent. "Ma chère madame Michu, vous savez, il y en a 10 comme vous qui attendent pour prendre votre poste... Alors si vous ne voulez pas travailler le dimanche jusque 23 heures, vous savez quoi faire..."