mardi 11 décembre 2007

La liberté de la presse ne serait pas si importante

Selon une enquête réalisée pour la BBC, seul 56% des habitants de quatorze pays estiment que la liberté de la presse est importante pour garantir une société libre. De fortes inquiétudes quant à la concentration des médias remontent de cette enquête.

"Alors que les gens défendent en général la liberté des médias, la vision occidentale de la nécessité d'une presse libre pour garantir une société libre n'est pas universellement partagée dans toutes les régions du monde", a relevé Doug Miller, président de GlobeScan.

L'honnêteté des médias et l'exactitude des faits rapportés sont très critiqués dans les pays occidentaux (28% des Allemands considèrent que la performance de leurs médias en la matière est bonne, 29% au Royaume-Uni et 29% aux Etats-Unis) 56% des personnes interrogées ont estimé que la presse dans leur pays était libre de rapporter l'actualité sans être biaisée. Seulement 19% ont pensé qu'il y avait peu ou pas de liberté des médias dans leur pays.
Des inquiétudes se font ressentir quant à la concentration des médias : le nombre de groupes de presse se réduit. Une grande majorité des personnes interrogées au Brésil (80%), au Mexique (76%), aux Etats-Unis (74%) et au Royaume-Uni (71%) s'inquiètent notamment que l'opinion politique d'un propriétaire puisse influencer la ligne éditoriale des médias de son groupe.

Enquête réalisée par l'institut de sondage international GlobeScan sur un échatillon de 11.344 personnes dans quatorze pays (Allemagne, Afrique du sud, Brésil, Egypte, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Inde, Kenya, Mexique, Nigeria, Royaume-Uni, Russie, Singapour et Venezuela) pour BBC world service qui fête ses 75 ans.

Mon avis sur la question : Tout le monde sait qu'il ne faut pas se fier au sondage. Que ce n'est qu'une simple photographie d'une opinion à un instant T. On pourrait même les comparer à une photo retouchée sous Photoshop dans le sens où les réponses peuvent être orientées par les questions et les résultats interprétés comme on le souhaite. C'est toute la magie des chiffres. En attendant, je suis inquiet. Inquiet car l'on pointe du doigt encore une fois un problème majeur : la concentration des médias et l'influence de la politique sur ce quatrième pouvoir. On sait que la politique et les journaux ont toujours eu des liens très serrés. Mais aujourd'hui, on ne s'en cache plus. Les patrons des grands groupes médias se montrent avec les politiciens et peuvent décider - ou du moins orienter - la ligne éditorial des journaux... C'est risqué.

Quel est votre avis sur la question ? Pensez-vous qu'il y a une vraie dérive ou juste une sorte de fausse transparence sur des faits déjà existants ?